Les indicateurs de la surveillance des hospitalisations pour geste auto-infligé, comprenant les tentatives de suicide et les automutilations, proviennent du « Programme de médicalisation des systèmes d’information en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (PMSI-MCO) » mis à disposition dans le Système national des données de santé (SNDS).
Le PMSI MCO recueille les données médico-administratives exhaustives relatives aux séjours dans tous les établissements publics et privés de santé de courte durée de France (Hexagone + DROM). Les données sont disponibles par classe d'âge, sexe et département.
Les taux bruts sont rapportés à la population présente en France fournie par l’Insee via les estimations localisées de population (ELP) pour chacune des années considérées. Les taux standardisés sont calculés à partir des ELP de la France (Hexagone + DROM) pour 2023. Saint-Martin et Saint-Barthélemy n’étant pas inclus dans les ELP, aucun taux n'a pu être calculé pour ces deux territoires.
Les indicateurs sont mis à jour annuellement et disponibles à partir de l’année 2019.
Limites de l’indicateur :
Les indicateurs sont basés sur les séjours hospitaliers et non les patients eux-mêmes pouvant faire l’objet de plusieurs hospitalisations pour geste auto-infligé au cours d’une même année.
Les séjours au sein des établissements psychiatriques étant recueillis dans une autre base (Recueil d’informations médicalisé pour la psychiatrie ou RIM-P), ils ne sont pas considérés dans ces indicateurs. Ils peuvent donc expliquer des disparités territoriales due à l’offre de soins et conduisent à une sous-estimation des taux d’hospitalisation pour geste auto-infligé.
Caractéristique des indicateurs :
La zone géographique correspond au département de résidence des patients.
Les indicateurs ont été déclinés selon 5 classes d’âge : 0-17 ans ; 18-24 ans ; 25-44 ans ; 45-64 ans et 65 ans et plus.
Algorithme d’identification :
L'acte de geste auto-infligé est défini dans le PMSI-MCO comme un empoisonnement ou une blessure traumatique qu'un individu s'inflige délibérément, regroupés sous les codes X60 à X84 dans le sous-chapitre « blessures auto-infligées » du chapitre XX de la CIM-10 consacré aux causes externes de mortalité et de morbidité. Cet indicateur intègre à la fois les blessures auto-infligées en rapport avec une volonté de mourir (tentatives de suicide) mais aussi celles provoquées pour une autre raison (automutilations par exemple) sans possibilité de les distinguer.
Tous les séjours avec un diagnostic associé pour geste auto-infligé ont été sélectionnés, un geste auto-infligé ne pouvant être codé en diagnostic principal. Les codes CIM-10 sélectionnés sont les suivants :
• X60-X64 : Intoxication médicamenteuse volontaire ;
• X65 : Auto-intoxication par l’alcool et l’exposition à l’alcool ;
• X66-X69 : Autres auto-intoxications, soit auto-intoxications au gaz, aux produits chimiques ou aux solvants ;
• X70 : Lésion auto-infligée par pendaison, strangulation et suffocation ;
• X71 : Lésion auto-infligée par noyade et submersion ;
• X72-X74 : Lésion auto-infligée par arme à feu ;
• X75-X77 : Lésion auto-infligée par exposition au feu, aux flammes ou aux fumées ;
• X78 : Lésion auto-infligée par objet tranchant ;
• X79 : Lésion auto-infligée par objet contondant ;
• X80 : Lésion auto-infligée par saut dans le vide ;
• X81-X82 : Lésion auto-infligée par collision intentionnelle ;
• X83-X84 : Lésion auto-infligée par d'autres moyens non précisés.
Pour aller plus loin :
Afin de s’assurer d’un décompte au plus près de la réalité, un travail a été mené sur les données afin de dé-doublonner les séjours hospitaliers selon les critères suivants : 1) suppression des séjours en erreur et des séjours sans chaînage intra-séjour valide ; 2) suppression des séjours consécutifs à un transfert ou une mutation pour un même patient pour les mêmes motifs (dans ce cas, seule l’hospitalisation initiale est conservée) ; 3) suppression des séjours pour lesquels le patient ne réside pas en France (Hexagone + DROM).
De plus, pour un très petit nombre de personnes, le nombre de séjours dans l’année pour geste auto-infligé était important (plus d’un par mois). Cependant, cela peut avoir un impact notable, par exemple, sur le sous-groupe des jeunes filles de 11 à 24 ans auquel appartient la majorité de ces cas. Après vérification des informations à disposition dans le PMSI-MCO, il apparaît que ces séjours ne correspondent pas à une hospitalisation princeps pour traitement d’un geste auto-infligé, mais à un suivi post-geste. Ainsi, le critère suivant a été ajouté dans les critères de dé-doublonnage : suppression des séjours avec un diagnostic principal commençant par Z et associés à un code homogène de malades (GHM) « 19M21Z » (Explorations et surveillance pour maladies et troubles mentaux) ou « 23M06T » (Autres facteurs influant sur l'état de santé, très courte durée) exceptée la première occurrence au cours de l’année considérée.
Ressources complémentaires:
Consulter le dossier Suicides et tentatives de suicide sur le site de Santé publique France
Consulter le dernier bulletin sur les conduites suicidaires