Les indicateurs
géographiques d’exposition professionnelle liée à l’utilisation agricole des
pesticides de type herbicides visent à décrire l'exposition au niveau d'une exploitation
agricole. Les indicateurs sont construits en croisant les informations de 4
matrices cultures-exposition (céréales à paille, maïs grain et fourrage, pommes
de terre et vigne) développées à partir des informations de référence sur les
pratiques agricoles dans le cadre du programme Matphyto de Santé publique
France avec les types d'exploitations définis par ces cultures issues des
données du recensement général agricole.
Le terme
d’indicateur d’exposition est entendu ici comme une métrique permettant de
caractériser et classer le plus correctement possible des zones géographiques
entre elles selon leurs utilisations de pesticides sur les cultures agricoles
une année donnée.
Les familles
chimiques et substances actives présentées sont celles pour lesquelles des
effets sur la santé sont connus (classées 1A/1B comme CMR – cancérigène,
mutagène, reprotoxique - ou présentant un lien fort avec certaines pathologies
dans l’expertise Inserm « Pesticides et santé » de 2021) et/ou qui étaient les
plus utilisées en 2010 sur les cultures étudiées.
Les indicateurs
sont disponibles pour les années correspondant aux différentes éditions du
recensement général agricole (1979, 1988, 2000, 2010).
Précisions :
- L’indicateur a
été calculé en utilisant la formule = somme [nombre d'exploitations agricoles
ayant utilisé le pesticide dans la zone géographique] * 100 / [nombre total
d'exploitations agricoles avec au moins une culture avec matrice dans la zone
géographique] où [nombre d'exploitations agricoles ayant utilisé le pesticide
dans la zone géographique] = somme_pour_chaque_type_exploitation [[probabilité
d'utilisation du pesticide calculé pour le type d'exploitations agricoles] *
[nombre d'exploitations agricoles de ce type]].Les matrices ont été développées
pour décrire l'usage des exploitations cultivant professionnellement leurs
cultures. Pour les pommes de terre et la vigne, les exploitations considérées
non professionnelles ont été exclues (en 2010, 3,1% des surfaces en viticulture
et <2% des surfaces en pommes de terre).
- Les indicateurs
considèrent l’utilisation de pesticides dans les 4 cultures disposant de
matrices culture-exposition (céréales à paille, maïs grain et fourrage, pommes
de terre et vigne). Il faut donc interpréter les indicateurs en considérant la
proportion des exploitations agricoles dont la majorité des surfaces sont des
cultures où l’utilisation de pesticides est évaluée (variable
prop_explt_4cult). Les zones où ce critère est inférieur à 50% apparaissent
manquantes.
- Les cultures
étudiées étant majoritairement présentes en France hexagonale, les indicateurs
n’ont pas été calculés pour les départements et régions d’outre-mer.
- Les indicateurs
prennent une valeur nulle sur l'ensemble du territoire quand le pesticide
considéré n’est plus autorisé à la commercialisation.
- Les indicateurs
sont définis au niveau des zones géographiques. Ils font l’hypothèse que les exploitations
agricoles d’une zone donnée ont des pratiques homogènes en matière
d’utilisation de pesticides sur les cultures. Ils ne prennent pas en compte les
autres voies d’exposition (ré-entrée, élevage, jardinage, alimentation,
rémanence, etc.).
Pour aller plus loin :
Consulter la
liste des substances autorisées et les dates de commercialisation :
https://matphyto.acta-informatique.fr/Accueil
Consulter la
méthodologie complète de construction des indicateurs d’exposition sur le site
de Santé publique France :
https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/pesticides/documents/guide/definition-d-indicateurs-geographiques-d-exposition-liee-a-l-utilisation-des-pesticides-a-partir-des-matrices-culture-exposition-matphyto-et-du-rec
Référence associée :
Perrin, L., Moisan, F., Spinosi, J. et
al. Combining crop-exposure matrices and land use data to estimate indices of
environmental and occupational exposure to pesticides. J Expo Sci Environ
Epidemiol 34, 333–344 (2024).
https://doi.org/10.1038/s41370-023-00562-w